We meet again my old friend + ft. Erik

“we meet again, my old friend .” & Les mains dans les poches de sa veste, le regard perdu dans l'immensité de ce paysage. De ce manoir tant connu. Celui qu'il avait arpenté aux côtés de son vieil ami, d'autres jeunes apprentis... Là où ses pouvoirs s'étaient montrés sous leur vrai jour, de puissantes armes destructrices. Un pouvoir, pas uniquement poussé et guidé par la haine, mais aussi par l'amour de sa mère, la joie de retrouver ces souvenirs nostalgiques de sa vie d'avant. Avant la guerre. Avant Auschwitz. Avant. Avant tous ces malheurs, avant que la vie ne continue de le frapper dès qu'il se relevait... Un pas, un coup de bâton dans le dos. Un autre pas, un coup de poing dans la figure. Un pas des plus conséquents, une flèche en plein coeur comme celle ayant tué sa femme et sa fille.

Jamais les mutants ne sauraient vivre en paix et en communion avec les Humains. Car les Hommes n'étaient que stupides êtres ne voyant pas plus loin que le bout de leur nez. Ne supportant pas les différences. Hitler l'avait bien montré en tuant les gens en situation de handicap, en exterminant des peuples qu'il jugeait contre-nature... En utilisant ces "anormaux" comme des sujets de test. Un tyran connu par Erik. Mais d'autres avaient existé, d'autres avaient tué, exterminé, conquis... Toujours par le sang. Toujours par les armes. Le mutant se rabaisserait à ce niveau, à nouveau, pour leur faire comprendre la douleur qui scindait son coeur en deux depuis... Ce jour. N'ayant plus coeur à voir son meilleur ami, le mutant de métal se décidait à partir. De toute façon, Charles l'aurait déjà appelé s'il avait senti la présence d'Erik. Il l'aurait contacté, d'une façon ou d'une autre... Soit cela voulait dire qu'il était absent en ces lieux, soit que le fossé entre les deux hommes ne pouvaient plus être réparé. Une pensée qui brisait un peu plus le coeur de l'allemand.

Ses pas le ramenaient à New-York, se disant qu'il n'aurait qu'à se rendre à Genosha. Cette fameuse île. Au pire... Il n'aurait qu'à tuer tout ceux ayant le culot d'approcher de leur seringue ou qu'importe l'objet. Il nettoierait cette île... Seul. Seul. Charles aurait pu l'aider, créer cet havre de paix pour eux, pour ceux qui étaient comme eux, porteurs du gêne X. Mais, à nouveau, encore et toujours séparés par une vision diamétralement opposée en terme de moyens utilisés, Erik et Charles ne pouvaient faire équipe. À nouveau, Erik annihilerait les humains de cette île pour y créer ce qu'il souhaitait, lui, monstre créé par les autres. Trouver d'autres mutants serait plus difficile sans Cerebro mais... Qu'importe. Il saurait les ramener à lui. Leur offrir un lieu où les humains ne les lyncheraient pas. Il s'en sortirait, comme toujours, seul.

Jusqu'à entendre cette voix dans sa tête. De s'arrêter au milieu de cette foule. Il était là. Charles était là, dans les parages... Mais surtout, il était dans son esprit. Dans cet endroit qu'il avait accepté d'ouvrir au télépathe mais qu'il préférait garder fermer... Pour ne pas qu'il voit. Qu'il ne se prenne, à nouveau, pour son psychologue en lui disant que, non, tuer les humains pour venger sa femme et sa fille, ne l'aiderait pas à aller mieux. "Sors tout de suite de mon esprit, Charles." Son casque n'était pas là, il ne le retrouvait pas et... Il ne s'était pas attendu à une telle intrusion dans son esprit, aussi vite, aussi tôt. Mais était-ce étonnant de la part d'un homme n'ayant que peu de pudeur d'aller voir les pensées des autres ?

L'homme tournait et se retournait pour apercevoir finalement cette silhouette connue. Cet homme en chaise roulante... Par sa faute. Culpabilité rapidement oubliée, le masque posé sur les traits de Magneto. Il s'approchait finalement de son ami, son meilleur ami mais aussi meilleur ennemi... "Que me veux-tu, Charles ? Je doute que tu te sois introduit dans mon esprit par nostalgie." C'était en mauvais terme qu'ils s'étaient séparés, Magneto ayant été arrêté par Raven, après avoir dévoilé au monde les Mutants, après avoir déclaré la guerre. Après avoir montré que les Humains et leur intolérance avaient créé un monstre, assoiffé de sang et de violence.

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“we meet again, my old friend .” & Ennemis, amis. Puis à nouveau ennemis. L'un et l'autre était similaire tout en étant différent. Une pièce dont ils étaient chacun une face, chacun pouvant se montrer, oui ou non, compatissant ou pragmatique. L'un était le Yin, l'autre était le Yang. L'un était un être doté d'une bonté et d'une Foi inégalable mais avait son esprit teinté d'une ombre que personne, hormis certains, n'arrivait à percevoir, à déceler... L'autre était cruel et sans pitié mais son coeur pouvait battre d'empathie, d'amour... Comme lorsqu'il avait compris que Peter avait été un sujet d'expérience. Qu'il n'avait été qu'un rat pour les Humains. Erik et Charles. Charles et Erik. Deux êtres se repoussant et s'attirant, se séparant et se retrouvant. Un Charles sec passait entre les lèvres du mutant magnétique, tandis que le Erik était posé, plus doux. Ces simples mots résumaient entièrement ce qu'ils étaient : douceur cachant noirceur et sécheresse cachant chaleur.

Une sécheresse devenu un ouragan de flammes, un feu de forêt que la colère alimentait chaque jour depuis la mort de sa famille. Depuis qu'ils lui avaient pris tout ce qui comptait à ses yeux. Depuis qu'ils l'avaient poussé à blesser accidentellement son meilleur ami. Ce seul homme pouvant apaiser ce coeur, pouvant lui rappeler ce qui était bon en lui. "N'as-tu donc plus accès à ton petit jouet que tu ne savais pas que j'étais présent en ces lieux ?" Le masque froid, celui du vilain que tout le monde haïssait, celui dont le monde avait peur... Car il l'avait cherché, il l'avait voulu. S'ils ne pouvaient jamais les accepter, Erik avait décidé que Magneto régnerait avec une poigne de fer, asservissant l'humanité non-mutante par la peur et la tyrannie. "Tu n'as aucune notion du privé lorsque cela concerne le cerveau de tout un chacun. Ne tente pas de me faire croire le contraire."

Le regard se perdait dans les orbes bleues. Cet océan ne dévoilait aucune animosité. Aucune rancoeur. Jamais il n'avait eu de vraie colère dans ses yeux, jamais il n'avait réellement haï son comparse. Jamais... Erik n'avait pu détester son ami. Jamais. Leurs chemins étaient, certes, divergents. L'un pavé de paix, l'un recouvert par le sang. Mais la haine ? Ce n'était qu'une rancoeur sourde d'être abandonné, de ne pas être compris... De voir son ami dans ce fauteuil par sa faute. De se rappeler tout ce que les humains lui ont pris. "Ne sois pas choqué si je te dis que le sentiment n'est pas partagé." Faux. C'était faux... Mais la colère était si vive en lui qu'il n'arrivait pas à comprendre, à saisir la moindre parcelle de paix en lui. Il voulait le chaos, il voulait le sang et il était aveuglé.

L'autre mutant se mettait à se mouvoir, roulant plus loin, s'éloignant de lui... Erik ne bougeait pas au début avant de le suivre, de marcher à ses côtés. La main du mutant passait dans ses courts cheveux, ramenant les mèches rebelles en arrière, avec le reste parfaitement coiffé. Un regard, les regards se croisant à nouveau... Un soupir : "Bien. Je te suis, Charles." Il détournait ensuite les yeux pour se diriger vers le manoir de son ami, sentant les regards... Autant de pitié pour l'homme en chaise roulante, que certains reconnaissant l'être recherché : Magneto. Sur les rues pavées, le mutant lié aux métaux et autres objets, restait droit et confiant, ce visage imperturbable. Ce visage sombre. "J'espère seulement que ce n'est pas une de tes tentatives pour m'avoir comme professeur dans ton Institut. Je le trouve toujours autant pathétique et je ne compte pas changer d'avis."

Une pause de quelques secondes, avant de parler de son but, son réel objectif : "J'ai appris l'existence d'une île. Genosha. Les gens en parlent comme d'un sanctuaire pour les mutants. Je ne sais pas si c'est un piège ou non. Un moyen de nous y attirer pour faire de nous des rats de laboratoire. Sache simplement que je compte m'y rendre, accompagné ou non, et que j'espère en faire, réellement, un havre de paix pour nous autres."

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“we meet again, my old friend .” & Son casque. Celui volé à l'homme qui lui avait tout pris. Celui qui avait créé le monstre qu'il était. Oh, certes, tout n'était pas de sa faute mais Erik aurait-il était un enfant moins traumatisé si un pauvre fou ne l'avait pas forcé à utiliser sa mutation, sinon sa mère était assassinée sous ses yeux ? "Je me fiche bien de ce qui fonctionne ou pas sur toi, Charles. Si tu es toujours décidé à rejeter l'idée même que nous soyons ennemis, grand bien te fasse." Il osait même rire lorsque le mutant magnétique lui faisait la remarque sur son manque de joie de leurs retrouvailles... Un mensonge puisqu'il avait cherché après lui, après cet ami et ennemi... Cet homme qui connaissait tout. Il savait tout de l'allemand, tout de sa vie, de ses peines... Il avait dû voir la mort de sa femme, de sa fille... Mais, encore une fois, ce n'était pas ça qui allait convaincre Charles des vices au plus profonds des âmes humaines, de ces non-mutants n'ayant aucune confiance en l'être différent de lui.

Le chaos coulait dans ses veines, les ténèbres aussi... Même si un brin de lumière s'était allumé en lui. Un vain espoir qui vacillait de sa clarté dans son coeur, une réalité à laquelle son esprit ne se faisait pas : un fils. Il avait un fils, ici, quelque part, et il l'avait vu, l'avait connu... Cet enfant que les humains avaient tenté d'utiliser comme sujet d'expérience ! La mâchoire se serrait et la pénombre de son coeur recouvrait entièrement son esprit. "Je n'ai pas envie d'apprendre aux mutants à cohabiter avec les humains et à se cacher d'eux. claquait-il du ton le plus sec qu'il pouvait avoir." Sa chair, sa propre chair... Son sang... Souillé par les folies humaines. Ils lui avaient enlevés une fille et ils voulaient lui prendre son fils ?! Les humains paieront. "Très aisé et si c'est un piège, le raser de toutes les immondices humaines sera tout aussi facile pour moi, tu le sais fort bien." Ce monde n'était pas le leur ? Oui, il s'en rendait bien compte mais il restait Magneto. Ce qui régissait la Terre restait les mêmes variables que celles qu'il avait connues et elles restaient les instruments de sa mutation.

Erik se stoppait et observait l'homme en chaise roulante. "Bien, cela veut dire que les Hommes non-mutants sont plus rares. Cela nous permettra d'avoir enfin un ascendant en nombre sur ces nuisibles." Le regard froid et sombre du mutant allait et venait, sur ce terrain vide de vie, cet endroit qu'il avait connu si énergique lorsqu'il l'avait aperçu de loin. Ou lorsqu'ils s'étaient rejoint la toute première fois. Le regard se posait ensuite sur son ami, haussant les épaules : "Bien sûr. Une île où les non-mutants seront interdits. Qu'ils essaient de rentrer : un tir de sommation et on les descendra ensuite comme des lapins. Nous méritons notre pays, notre havre de paix ! Eux, ils ne méritent que notre mépris." Le vilain se mettait à marcher sur ces terres qu'il avait connu, auparavant, qu'il avait foulé... Il y aurait pu y avoir le vrai début d'une collaboration, ce jour-là, l'esprit d'Erik enfin serein... Mais... Non, c'était voué à l'échec. Dès le début. Depuis le jour où l'on avait torturé Erik pour ses pouvoirs.

"Un seul, oui. Tu le connais. Le jeune Peter, Quicksilver." Il marchait, les mains dans les poches de son manteau. "Il m'a empêché de faire des victimes civiles... soupirait-il avant de reprendre son masque de froideur, légèrement perturbé par ses prochains mots : Il m'a aussi appris bien des choses... Comme le fait que j'étais son père. Je ne m'en serais jamais douté et pourtant... C'est bien vrai. Même si je n'ai pas le don de télépathie, il y a des mensonges qui ne sont pas assez bien ficelés et ils dévoilent aussitôt leur supercherie." Père. Il était père d'autres enfants. Était-ce une trahison envers sa fille que de voir en eux, le possible moyen de trouver la paix en son coeur ?

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“we meet again, my old friend .” & L'un resterait ancré sur la position que mutation et humanité pouvaient vivre ensemble, cohabiter, comme la nature et les animaux. L'autre ne pourrait se défaire des chaînes de son passé bien trop douloureux : l'Homme était Homme et il ne se plaisait qu'en détruisant ce qui était différent de lui. On lui avait tant pris, tout ça pour tester, pour jouer... Il voulait un endroit où sa fille aurait pu être en sécurité. Où son fils le serait.

"Dès que j'accorde ma confiance aux humains, ils la piétinent comme s'ils valaient mieux que nous, que moi."

Ce qui était faux. Le mutant était une arme sur pieds. Il pouvait tuer l'humanité entière s'il le souhaitait, avec ses pouvoirs, il pouvait les détruire, tous, grâce à sa mutation, grâce à ces pouvoirs dépassant l'imagination des mortels.

"Tu vois : tu le dis toi-même. C'était ce que tu avais tenté, avec cet Institut. Cette école pour "surdoués"... Mais tu souhaites aussi vivre caché. Tu souhaites apprendre à tous les mutants que nous ne serons heureux qu'en oubliant qui nous sommes, qu'en inhibant ce que l'on est au plus profond de nous : des mutants. En occultant cette réalité, cela ne l'efface pas pour autant. Ça ne fait que retarder le moment où les Hommes comprendront ton petit manège et viendront, armés de fusils et des bombes, te coloniser ton pauvre manoir familial."

Il secouait la tête, non sans lâcher, amer, la douleur toujours aussi forte :

"Tu dis que je devrais pardonner à ceux qui m'ont torturé ? Ceux qui ont tué ma mère ? Ceux qui ont tué ma famille ? Toi qui aimes tant lire en mon esprit, lis-le et vois tous les crimes qu'ils ont commis sur moi, sur toi, sur tous ! Et ose me dire que je devrais leur tendre la main en toute bonne foi."

Il revoyait la mort de sa fille. De sa femme. De sa mère. Il revoyait toutes ces tragédies qui avaient ponctuées sa vie. Il ressentait encore la douleur d'avoir été le coupable de la paralysie de son ami, poussé par sa colère et sa haine au point de faire du mal à celui qui le comprenait mais le rejetait.

"Assez oui. Difficile de se sentir bien quand on se découvre un enfant caché pendant si longtemps. Je l'ai... Bien pris. Je l'ai cru et je l'ai rassuré. Il semblait avoir vécu un traumatisme... Il sortait d'un laboratoire où on s'était sûrement amusé à tester diverses expériences sur lui..."

Il écoutait son ami, il prenait note des questions de Charles et prenait un petit temps pour y réfléchir. Pour poser ses pensées, ses idées.

"Je souhaite créer ce havre de paix."

Le regard résolu se plongeait dans les orbes bleues, le discours continuait :

"Pour lui. Pour tous les enfants des mutants qui ont peur que leurs progénitures soient attaquées, traquées... Pour nous tous, qui pourrions finir tel un lapin entre les mains de ces savants fous."

L'allemand se baissait devant la chaise de son ami, un genou à terre. Son regard brillait de cette volonté qui n'avait fait que grandir au fils des années, cette conviction de protéger les mutants, de les venger... De venger son fils. La chair de sa chair.

"Apporte-moi ton aide, Charles. Je n'étais pas venu en ayant l'idée de te proposer un partenariat mais soyons sincères : toi et moi, nous pourrions créer cette île où les mutants ne seront pas des sujets d'expérience. Là où nous serions tous protégés de la folie humaine. Là où nous pourrions être nous, sans nous cacher, sans avoir peur. Là où les enfants apprendront à connaître leurs pouvoirs et à les utiliser sans peur, sans crainte."

Baissé devant lui, même plus bas que lui, la résolution dans son regard étincelait. Il voulait accomplir ce rêve, il voulait réussir...

"Je n'ai qu'à me rendre sur cette île, la pacifier et toi, tu n'as qu'à trouver ceux qui sont comme nous. Ceux qui sont plus ou moins semblables. Des mutants ou presque. À deux, nous sommes imbattables. Tu le sais."

Le père n'était plus là. C'était de nouveau le suprémaciste mutant qui montrait le bout de son nez, telle était la vie d'Erik : un temps père sincère, un temps militaire. Il avait tant vécu pour combattre que vivre lui semblait... Abstrait.

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